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Trouver de meilleurs clients, Seth Godin’s style

Le 26 novembre 2020 nous recevions Seth Godin aux Indés Paris. Son intervention, pré-enregistrée pour cause de Thanksgiving, introduisit la conférence. Il n’y pas mieux pour ouvrir un bal. C’est comme si Vivaldi se déplaçait pour votre mariage… toute proportion gardée. Seth nous fit promettre de respecter ses exigences : l’une d’entre elles fut de ne pas partager la vidéo de son intervention aux personnes non inscrites à la conférence. Ce qui suit est donc une retranscription des meilleurs passages de son intervention. Ça vaut carrément le détour. Son langage, son approche et sa vision sont uniques. Nous vous conseillons d’en profiter jusqu’au bout.

Entrepreneur vs Freelance

Salut, c’est Seth…! Merci d’être là avec moi aujourd’hui. Je suis ravi d’être ici car je suis freelance et j’en suis fier. Les Français ont inventé le mot entrepreneur mais il est parfois difficile de distinguer l’entrepreneur du freelance… Alors c’est par là que je souhaite démarrer, et je veux vous saluer, saluer le travail que vous faîtes, que vous êtes capables d’accomplir, la trace que chacun d’entre nous laissons.

Ok, qu’est-ce qu’un entrepreneur ? Un entrepreneur est quelqu’un qui gagne de l’argent en dormant. C’est quelqu’un qui prend l’argent d’un autre, crée une entreprise plus grande que lui pour la revendre, si c’est ce qu’il souhaite. Un freelance agit différemment… Un freelance travaille avec ses doigts, avec son cerveau, avec lui-même. Si nous nous montrons, alors nous sommes payés… Sinon, nous ne le sommes pas. Vu ainsi, nous devons en être fiers… Il ne s’agit pas uniquement d’un métier sans patron. C’est une occasion de se montrer, de faire ce qui nous rend fiers pour des clients que nous avons choisis. C’est un travail que nous pouvons désigner en affirmant : « c’est moi qui l’ai fait ».

Un de mes chers amis a vécu à Paris. Il est mort dans un tragique accident d’hélicoptère. Lionel Poilâne était célèbre, c’était le boulanger le plus connu au monde. Lionel a démarré en tant que freelance. Si vous achetiez une miche de pain chez Poilâne rue du Cherche-Midi dans les années 1970, Lionel l’avait sûrement cuite de ses propres mains. Puis il a accéléré et est devenu un entrepreneur. Au lieu de travailler à sa boulangerie, il s’est mis à travailler sur sa boulangerie. Son entreprise est devenue son travail pour permettre à ses boulangers et à son équipe grandissante de cuire du pain. Sa fille Apollonia, qui aujourd’hui gère magnifiquement la boulangerie, ne cuit quasiment jamais de pain. Elle est entrepreneure… Sauf quand elle écrit des livres de recettes : là, elle est freelance car ce sont ses mots, sa vision.

Ayons de meilleurs clients

Commençons donc ainsi : si vous souhaitez devenir freelance, soyez freelance. Cela signifie que vous devrez accomplir vous-même votre travail. Vous pouvez déléguer tout ce qui n’est pas essentiel à votre travail… Vous n’allez pas inventer un logiciel d’envoi d’email… Procurez-vous un système d’envoi d’email pour 9,90€ par mois…

Comment grandir ? Comment faire mieux ? Comment faire différemment ? La réponse n’est pas en travaillant plus. La réponse n’est pas en recrutant des versions juniors de vous-même, moins bien payées que vous, pour un travail qui n’est pas aussi bon que le vôtre… Car si quelqu’un était assez bon pour être à votre place, alors il le serait et ne travaillerait pas pour vous… Non, vous n’avez pas besoin de grandir de cette manière-là en accumulant des lutins qui font ce que vous leur demandez de faire… C’est une erreur de grandir en choisissant de travailler plus car, comme tout le monde, vous n’avez que 168 heures dans la semaine dont une grande partie est faite pour dormir. Bien sûr il y aura de la pression et des moments de travail intenses où vous travaillerez plus que vous ne le voudrez… Mais en général votre règle doit être la suivante : mes heures sont mes heures, et je ne peux pas travailler en dehors de mes heures.

Comment, donc, pouvons-nous progresser ? La réponse est : ayons de meilleurs clients. Et c’est ce que nous enseignons au Akimbo Freelancers’ Workshop. Akimbo est une organisation indépendante mais c’est aussi un cours que j’ai créé et qui enseigne aux personnes comment avoir de meilleurs clients. En premier lieu, vous devez vous dire que vous voulez de meilleurs clients. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que vous ne devez pas être dépendants de plateformes comme Uber ou Lyft, Upwork ou Elance car tous ceux qui les visitent peuvent être vos clients et la grande majorité d’entre eux recherche le prix le plus bas.

Si votre ligne de conduite est : « une personne quelconque pour un travail quelconque », si c’est de choisir n’importe qui, alors c’est une course au nivellement par le bas que vous choisissez. Le problème avec le nivellement par le bas c’est que vous pouvez gagner. Pire, vous pouvez arriver second.

Unique et qui mérite qu’on en parle

L’alternative est de viser plus haut… Et la manière de viser plus haut est d’être unique. Pas quelqu’un qui entre dans une catégorie recherchée par tout le monde, mais quelqu’un de particulier, d’unique et de remarquable. Le mot « particulier » vient du mot latin désignant la parcelle, la propriété privée, qui signifie que vous êtes qui vous êtes, par vous et en vous. Si vous vous rendez rue du Cherche-Midi pour acheter une miche de pain chez Poilâne, vous ne rentrerez pas chez vous en disant que vous avez pris du pain : car en chemin vous avez croisé une cinquantaine de boulangerie ! Il y a du pain partout. Ce n’est pas le pain qui manque. Ce dont il manque, c’est du Poilâne. Si vous voulez une miche de pain validée par Apollonia, il n’y a qu’un seul endroit au monde pour l’obtenir.

Il existe une possibilité pour que vous soyez connus. Non pas de tout le monde… mais de votre entourage, d’un groupe d’individus qui vous remarquent, qui se soucient de vous, qui deviennent de bons clients. Nous progressons donc en ayant de meilleurs clients. Qu’est-ce que cela veut dire avoir de meilleurs clients ? C’est être entouré de personnes qui nous poussent vers l’avant, qui exigent plus, qui nous mettent au défi de faire mieux, qui nous paient plus et à temps, et qui parlent de nous autour d’eux. Des clients comme ça, ça existe…

Seulement, ils ne veulent pas encore travailler avec vous… Ils ne le veulent pas car vous êtes toujours occupés à travailler avec « des personnes quelconques pour un travail quelconque ». Les bons clients ne sont pas uniquement de mauvais clients qui paient plus. Les bons client achètent autre chose. Et si vous regardez autour de vous, quel que soit votre métier, vous trouverez de bons clients. La question est : pourquoi ont-ils choisi quelqu’un d’autre que moi ? Est-ce à cause de mon travail ? C’est peu probable.

La tâche la plus difficile est donc de vous débarrasser de vos mauvais clients, de prendre une grande respiration et de dire : « Je ne travaille plus ainsi désormais, voici les numéros de quatre confrères qui, eux, peuvent faire cela pour vous. Je travaille différemment, mon travail est unique, ce que je fais mérite qu’on en parle. »

Il y a quelques siècles, quand Colbert inspira le commerce de biens de luxe en France, il eut une réflexion très intéressante. L’Angleterre et l’Espagne étaient de plus grandes puissances coloniales : ces pays acquirent de nombreux territoires qui les rendirent riches. Ce n’était pas le cas de la France. La France a alors décidé de miser sur l’artisanat et sur les Louis Vuitton du monde.

Si vous achetiez une malle Louis Vuitton pour transporter vos affaires, il est fort probable que vous possédiez au préalable d’autres malles. Si vous entriez dans un magasin Chanel, ce n’était sans doute pas le premier foulard que vous achetiez. Ainsi, vous n’achetiez pas ces biens parce que vous en aviez besoin mais parce que vous le vouliez. Pourquoi le voulez-vous ? Parce que ça vous permet d’en parler… Parce que parler de ce que j’ai là, c’est s’arroger un statut et des relations, c’est ce qui conduit la majorité des bons clients à faire les choix qu’ils font. Ils recherchent quelque chose qui mérite qu’on en parle.

Savez-vous où vous pouvez être numéro un ? Sur vous. Vous, votre nom… Nous façonnons un travail qui compte en étant unique. Si vous tapez désormais sur Google : « blog », où j’arrivais en tête, je ne suis plus le premier. Mais je suis premier sur « Seth » : parce que si vous cherchez Seth, me voilà ! Il n’y en a qu’un comme moi qui fait ce que je fais. Le but ici est donc de devenir une catégorie en soi. Je sais que c’est dur alors j’aimerais résumer tout ceci en vous racontant une anecdote.

Des empreintes de pas sur la Lune

Il y a une dizaine d’années, j’ai été invité à une conférence au Nouveau-Mexique, à l’Ouest des États-Unis. Il y avait une centaine d’intervenants, dont des dramaturges, des auteurs, des hommes d’affaires et lors de la dernière nuit, Neil Armstrong, un vrai héros américain, était au programme. Il allait nous racontait la mission Apollon 11. Il faisait très froid dehors alors on nous a donné des couvertures pour sortir. Les étoiles brillaient, le ciel était clair. Neil arriva et quand il commença à parler de la mission Apollon 11, la plus grande pleine Lune que j’ai pu voir de mes yeux se lève derrière lui. Il s’arrêta alors, se retourna et nous dit : « J’y étais ».

Mesdames et Messieurs, il y a des empreintes de pas sur la Lune… Ce soir, si vous sortez par une nuit claire, vous pourriez les voir… Des empreintes de pas… La NASA a envoyé des hommes sur la Lune et les a ramené sains et saufs à une époque où la somme des calculs de tous leurs ordinateurs était inférieure à celle du téléphone situé aujourd’hui dans votre poche.

Nous vivons dans une époque délicate qui est aussi un miracle… C’est un miracle que je puisse être connecté à vous en ce moment… C’est un miracle que vous puissiez faire le travail que vous faites avec tant de qualité et sans une grande équipe derrière vous… C’est un miracle que vous puissiez trouver de bons clients partout dans le monde… Quand vous vous sentirez démotivés ou dos au mur, j’espère que vous vous souviendrez qu’il y a des empreintes de pas sur la Lune. Parce que vous tous qui participez à cette conférence, vous rencontrez déjà, de diverses manières, un succès certain : ce n’est pas vraiment la question ! La question est de savoir quand vous choisirez de compter. Compter signifie que vous manquerez à quelqu’un si vous disparaissez.

Go make a ruckus !